L’Union européenne, bien que divisée parmi ses membres, a finalement ratifié les droits de douane définitifs sur les véhicules électriques produits en Chine. Néanmoins, Bruxelles poursuivra les négociations avec Pékin afin d’explorer des solutions potentielles à ce conflit commercial.
Suite à l’instauration, en juillet dernier, de droits de douane temporaires sur les voitures électriques chinoises, l’Union européenne a voté aujourd’hui en faveur des droits de douane définitifs. En dépit de l’opposition de certains pays, dont l’Allemagne, la proposition a été adoptée. Ces nouveaux tarifs entreront en vigueur en novembre et seront appliqués pendant une durée de cinq ans.
L’Espagne change de position
Dix pays ont voté en faveur (Bulgarie, Danemark, Estonie, France, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas et Pologne), cinq se sont opposés (Allemagne, Hongrie, Malte, Slovaquie et Slovénie) et douze ont choisi de s’abstenir (Autriche, Belgique, Croatie, Chypre, République tchèque, Finlande, Grèce, Luxembourg, Portugal, Roumanie, Espagne et Suède).
Il est à noter qu’alors que l’Espagne avait soutenu le maintien des droits de douane ces derniers mois, elle a modifié sa position en septembre dernier suite à la visite du Premier ministre Pedro Sánchez en Chine.
«Je crois fermement que tous les acteurs impliqués devraient prendre le temps de réévaluer leurs positions. En effet, les guerres commerciales ne bénéficient à personne, et je suis persuadé que le peuple chinois ainsi que son gouvernement comprennent parfaitement l’importance du secteur porcin, qui pourrait être gravement touché si Pékin décidait de réagir de manière menaçante. C’est la raison pour laquelle nos démarches se concentreront sur la création de meilleures relations. Nous n’avons nul besoin d’un nouveau conflit, surtout d’une guerre commerciale», a affirmé le leader espagnol il y a environ trois semaines.
Il a également souligné que l’Espagne s’engagera à être constructive et à rechercher activement une résolution, un accord entre la Chine et la Commission européenne. «Si vous me posiez cette question, je répondrais que nous sommes en train de réévaluer ce que nous avons décidé jusqu’à maintenant», a-t-il ajouté.
Les représailles du gouvernement chinois pourraient survenir prochainement
Dans le même temps, la Commission européenne a réaffirmé son intention de poursuivre les négociations avec la Chine afin d’explorer des solutions alternatives au conflit commercial, qui a émergé suite à une enquête de Bruxelles révélant que les fabricants chinois de véhicules électriques avaient bénéficié de subventions substantielles de la part du gouvernement chinois, ce qui est perçu comme une forme de concurrence déloyale pour les entreprises locales.
En réaction, Pékin a averti qu’il pourrait instaurer ses propres droits de douane sur des produits européens tels que la viande de porc, les produits laitiers, le cognac et les véhicules de grande cylindrée. Ce dernier aspect suscite une inquiétude particulière au sein de l’industrie allemande, car les constructeurs (BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen) dépendent fortement du marché chinois, où ils rencontrent déjà des difficultés pour rivaliser avec les voitures électriques produites localement.
La réalité est qu’avec l’Allemagne et la Hongrie, ce sont les parties qui seraient les plus touchées par une éventuelle guerre commerciale dans d’autres secteurs de la part de la Chine, qui menace depuis longtemps de taxer intentionnellement les produits européens ci-dessus cités